COP 27 – As Always No Decision to Stop Carbon Dioxide Emissions!

(E) The major outcome of the COP 27 this week in Sharm El-Sheikh in Egypt, was that wealthier countries have agreed to set up a fund to help the poorest ones that have been destroyed by climate disasters, but the process of how and when the fund would work was not decided. And, no plan was agreed to reduce the emissions of carbon dioxide and methane.

Another COP and another opportunity missed to give a future to our kids…

Jean-Marc Jancovici – Posts on LinkedIn

Que penser de la COP 27 – What about COP 27?

In French: “Que penser de la COP 27, qui se termine (normalement) aujourd’hui en Egypte ? Rien de plus et rien de moins que ce qu’il faut penser des autres COP, ai-je tenté d’expliquer aujourd’hui aux auditrices et auditeurs (matinaux !) de RTL : le processus onusien conduira par nature à aboutir à un texte qui ne peut pas juridiquement contraindre quelque pays que ce soit à faire plus que ce qu’il désire déjà faire.

Rappelons que, depuis le Traité de Westphalie, les états sont souverains : un état ne peut imposer à un autre ses règles par le droit. Le processus onusien en prend acte, et demande à ce que les décisions soient prises à l’unanimité et par consensus. Une telle dynamique conduit nécessairement à un texte qui ne crée aucune obligation nouvelle significative pour les pays.

Il y a eu une exception dans l’histoire des COP, que je rappelle dans cette chronique, et qui a pourtant correspondu à l’année où la presse a conclu le plus rapidement que cela avait été un échec : Copenhague (la COP 15, en 2009). 

Les “moins de 2°C” désormais associés à l’Accord de Paris datent en effet… de Copenhague, comme toutes les autres dispositions fortes qui ont été avalisées à Paris. Et ces éléments ont pu être actés parce que Copenhague a été, de façon imprévue, la seule COP qui ait été une OPA du G20 sur les Nations Unies. 

Au retour de la COP – où j’avais été les 15 jours – j’avais pris la plume pour expliquer pourquoi elle était en fait l’un des rares succès des discussions internationales : https://bit.ly/3GuuPIT Ce mot d’échec est arrivé parce que c’est le processus et non le fond qui a été commenté par les ONG, les seules à pouvoir s’exprimer dans la presse à l’approche de la fin de la COP, alors que les délégations nationales étaient tenues au silence devant la réunion des présidents en cours.

Comme les danois avaient fait une erreur logistique en ne prévoyant pas assez de place pour laisser rentrer tout le monde la 2è semaine (alors que les délégations présidentielles étaient arrivés en masse), les représentants des ONG étaient passés de 5000 à… 90, et ceux toujours admis à rentrer dans l’enceinte de la COP étaient du coup très énervés par ce qu’elles considéraient être une entorse majeure au principe de transparence des négociations. 

Si on y ajoute la forme de la discussion (exit les délégations nationales, remplacées au pied levé par des présidents discutant en direct dans une salle), cette fin de COP n’avait plus rien d’onusien, et c’est cela qui a conduit les ONG à parler d’échec à la presse, constat discutable mais devenu depuis l’évidence pour le public. 

C’est pourtant à cet “échec” que l’on doit l’objectif politique des 2°C, désormais si précieux pour cadrer toute l’action – même insuffisante – des entreprises et des états dans les débats domestiques. 

Si, du point de vue du formalisme onusien, elle est un succès, la COP 27 ne changera pas plus le cours des choses “à notre place” que les autres. Quoi qu’en dise la presse…

In English: What about COP 27, which ends (normally) today in Egypt? Nothing more and nothing less than what we should think of the other COPs, I tried to explain today to RTL’s (morning!) listeners: the UN process will lead by nature to a text that cannot legally oblige any country to do more than it already wants to do.

Let us remember that, since the Treaty of Westphalia, states are sovereign: one state cannot impose its rules on another by law. The UN process takes note of this, and calls for decisions to be taken unanimously and by consensus. Such a dynamic necessarily leads to a text that does not create any significant new obligations for countries.

There was one exception in the history of the COP, which I recall in this column, and which nevertheless corresponded to the year in which the press concluded most quickly that it had been a failure: Copenhagen (COP 15, in 2009). 

The “less than 2°C” now associated with the Paris Agreement date back to… of Copenhagen, like all the other strong provisions that were endorsed in Paris. And these elements were able to be recorded because Copenhagen was, unexpectedly, the only COP that was a G20 takeover bid for the United Nations. 

On my return from the COP – where I had been for the 15 days – I took up the pen to explain why it was in fact one of the few successes of international discussions: https://bit.ly/3GuuPIT This word of failure came about because it was the process and not the substance that was commented on by the NGOs, the only ones able to express themselves in the press as the end of the COP approached, while national delegations were kept silent before the current meeting of chairpersons.

As the Danes had made a logistical mistake by not providing enough space to let everyone in the 2nd week (while the presidential delegations had arrived en masse), the representatives of the NGOs had gone from 5000 to… 90, and those still allowed to enter the COP were suddenly very upset by what they considered to be a major breach of the principle of transparency in negotiations. 

If we add the form of the discussion (exit the national delegations, replaced at short notice by presidents discussing live in a room), this end of COP was no longer UN, and this is what led the NGOs to speak of failure to the press, a questionable observation but has since become obvious to the public. 

Yet it is to this “failure” that we owe the political objective of the 2°C, now so precious to frame all the action – even insufficient – of companies and states in domestic debates. 

If, from the point of view of UN formalism, it is a success, COP 27 will not change the course of things “for us” any more than the others. Whatever the press says…

La COP 27 s’est achevée il y a peu. Il est trop tôt pour savoir si cette COP aura contribué, comme la COP 26, à polariser l’opinion de manière plus prononcée qu’avant

In French: La COP 27 s’est achevée il y a peu. Il est trop tôt pour savoir si cette COP aura contribué, comme la COP 26, à polariser l’opinion de manière plus prononcée qu’avant (un article en libre accès dans Nature montre que la COP 26 a conduit la twittosphère à se polariser bien plus qu’avant, avec un camp “d’anti”, largement pioché dans les milieux très conservateurs, qui monte en puissance : https://lnkd.in/eVRJBvhn ).

Par contre il est toujours temps de faire un bilan de l’évolution des émissions depuis la signature de la Convention Climat, au Sommet de la Terre en 1992. C’est en effet dans le cadre de cette Convention que se tiennent des rencontres annuelles depuis 1995, appelées COP (Convention Of the Parties), qui donnent lieu à de nombreux commentaires sur le fait qu’elles aient été un succès ou un échec.

Le bilan que je vous propose est tout simplement la variation des émissions planétaires de gaz à effet de serre entre 1992 et 2021 (graphique ci-dessous). Pour chaque gaz, et chaque source principale pour le CO2, j’ai regardé de combien avaient varié les émissions de 1992 quand on les regarde aujourd’hui. Par exemple, les émissions de CO2 issu du charbon étaient en 2021 75% plus élevé qu’en 1992.

Pour l’ensemble du CO2 les émissions ont augmenté d’environ 60% en 29 ans, et ainsi de suite.

Dans l’ensemble des énergies fossiles, c’est aujourd’hui le charbon qui engendre les émissions les plus fortes, mais c’est le gaz qui a connu la plus forte augmentation sur la période. 

“Lime calcination” désigne en français la calcination du calcaire, c’est à dire la réaction qui a lieu dans les fours à ciment (chauffés à plus de 1000 °C), où la molécule de calcaire – CaCO3 – est décomposée en chaux vive – CaO – et du CO2, ce dernier partant dans l’air. la chaux vive se combine avec d’autres minéraux (marne et argile) pour former le clinker qui, broyé, donnera le composant principal du ciment. Il se produit annuellement environ 4 milliards de tonnes de ciment dans le monde, conduisant à l’émission d’environ 2,5 milliards de tonnes de CO2.

Le méthane a augmenté de 25% sur la période et les autres gaz (protoxyde d’azote et gaz halogénés) d’environ 50% Aucun n’a baissé.

En regardant ce tableau il est évident que d’avoir signé la Convention Climat n’a pour l’heure pas suffit à inverser la tendance. On peut au moins en déduire une conclusion simple : compter essentiellement sur ces réunions pour régler le problème “à notre place” est une illusion. Si nous voulons que les valeurs de ce graphique deviennent négatives (ce qui est l’objectif) il faudra prendre le taureau par les cornes dans chaque pays pris individuellement.

En Europe, comme de toute façon la décrue d’approvisionnement en combustibles fossiles était amorcée avant Poutine, la direction n’est pas négociable. Seules les modalités de la pédagogie du problème et les modalités de gestion de la baisse le sont.

Données diverses et compilation de votre serviteur.

In English: COP 27 recently ended. It is too early to know if this COP will have contributed, like COP 26, to polarize opinion more pronounced than before (an open access article in Nature shows that COP 26 has led the Twittersphere to polarize much more than before, with an “anti” camp, largely drawn from very conservative circles, which is gaining momentum: https://lnkd.in/eVRJBvhn ).

On the other hand, there is still time to take stock of the evolution of emissions since the signing of the Climate Convention at the Earth Summit in 1992. It is indeed within the framework of this Convention that annual meetings have been held since 1995, called COP (Convention Of the Parties), which give rise to many comments on whether they have been a success or a failure.

The balance sheet I propose is simply the variation in global greenhouse gas emissions between 1992 and 2021 (graph below). For each gas, and each major source for CO2, I looked at how much the 1992 emissions varied when we look at them today. For example, CO2 emissions from coal in 2021 were 75% higher than in 1992.

For all CO2 emissions have increased by about 60% in 29 years, and so on.

Of all fossil fuels, coal today generates the highest emissions, but it is gas that has experienced the largest increase over the period. 

“Lime calcination” refers in French to the calcination of limestone, i.e. the reaction that takes place in cement kilns (heated to more than 1000 ° C), where the limestone molecule – CaCO3 – is decomposed into quicklime – CaO – and CO2, the latter leaving in the air. Quicklime combines with other minerals (marl and clay) to form clinker which, crushed, will give the main component of cement. About 4 billion tons of cement occur annually worldwide, leading to the emission of about 2.5 billion tons of CO2.

Methane increased by 25% over the period and other gases (nitrous oxide and halogenated gases) by about 50% None decreased.

Looking at this table, it is obvious that having signed the Climate Convention has not yet been enough to reverse the trend. At least one simple conclusion can be deduced from this: relying essentially on these meetings to solve the problem “for us” is an illusion. If we want the values in this chart to become negative (which is the objective) we will have to take the bull by the horns in each country taken individually.

In Europe, since the decline in fossil fuel supplies began before Putin anyway, the direction is non-negotiable. Only the modalities of the pedagogy of the problem and the modalities of management of the decrease are.

Miscellaneous data and compilation of your servant.

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Note: The picture above is my native garden in the Summer.

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